Comment l’Inde booste ses fintechs

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  • novembre 12, 2021

L’écosystème fintech indien a connu une croissance rapide. Les entreprises de fintech ont vu leurs investissements quadrupler, passant de 276,21 millions d’euros en 2015 à 1,39 milliard d’euros en 2018. 2 000 start-up fintech.

Le pays a excellé dans l’adoption des technologies financières et est en tête des classements avec la Chine. Jusqu’à présent, cette croissance a été largement déclenchée par des initiatives gouvernementales réussies telles que India Stack, UPI, Digital India et Pradhan Mantri Jan Dhan Yojana. Au niveau de l’État, des gens comme le Maharashtra ont élaboré une politique globale tandis que d’autres comme l’Andhra ont signé des protocoles d’accord avec le Maharashtra pour tirer parti de son apprentissage et de son expérience.

Lacunes réglementaires

Les organismes de réglementation ont fréquemment proposé des projets de réglementation pour soutenir ces initiatives gouvernementales. Au cours des trois dernières années, la RBI a élaboré des réglementations concernant les banques de paiement, l’argent mobile, les prêts NBFC AA et P2P, qui soutiennent tous l’inclusion financière. La banque centrale a également adopté une approche inclusive tout en publiant des documents de discussion sur les changements de politique proposés et en recueillant les commentaires des parties prenantes.

L’adoption d’une approche réglementaire large reste un défi ici, car l’Inde dispose de quatre régulateurs différents qui sont largement responsables des secteurs bancaire, des marchés des capitaux, des assurances et des retraites. Par exemple, la RBI a présenté une proposition/un projet de directives pour un bac à sable réglementaire qui permettrait aux sociétés de technologie financière de tester de nouveaux produits dans un environnement contrôlé. De même, l’IRDAI et le SEBI ont publié leur propre ensemble de projets de directives pour les bacs à sable réglementaires.

Dans de tels cas, il est possible d’avoir autant de points communs que possible entre les différents bacs à sable, ce qui permettra aux innovations de s’étendre sur plusieurs segments de services financiers. Mais pour les entités fintech opérant à travers les régulateurs, cela crée une incertitude. Un exemple en est l’amendement de la RBI à son Master Orientation sur les normes KYC, qui ont permis aux banques commerciales régulières d’utiliser eKYC basé sur Aadhaar. Il s’agit d’une percée, mais elle ne s’applique pas aux FM ou aux compagnies d’assurance car SEBI et IRDAI n’ont pas fait d’amendements similaires.

On peut beaucoup apprendre du Royaume-Uni et de Singapour en ce qui concerne une approche coordonnée. Le Royaume-Uni a une autorité de réglementation globale, la Financial Conduct Authority (FCA), qui est responsable de la réglementation de tous les produits et services financiers. Cela permet l’innovation fintech dans tous les segments de l’industrie des services financiers et permet aux acteurs de tirer parti de l’innovation dans d’autres secteurs. Par exemple, l’intégration numérique peut être conçue à la fois pour la banque et l’assurance, et les données des clients peuvent être transmises à un registre KYC commun, car la même entité réglemente les deux. Cela profite également aux clients car ils n’ont pas à répéter le processus KYC.

La FCA travaille en étroite collaboration avec Project Innovate et élabore des réglementations pour relever les défis politiques rencontrés par l’industrie les parties prenantes. En fait, sur la base des commentaires des parties prenantes reçus de Project Innovate, la FCA a mis en œuvre son bac à sable réglementaire en 2016. Le bac à sable réglementaire du Royaume-Uni a été une réalisation historique dans la création de cadres permettant de soutenir l’innovation fintech. Il en est maintenant à sa sixième cohorte et a permis au pays de développer de solides compétences dans les domaines de l’insurtech, de la regtech, de la richesse et de la cybersécurité où l’Inde est à la traîne.

Singapour a également un paysage réglementaire fintech dynamique basé sur la collaboration. Son accord de coopération réglementaire avec le Royaume-Uni dans le cadre du UK Singapore Fintech Bridge permet le partage d’informations sur l’innovation fintech et la collaboration sur la rédaction d’une réglementation habilitante pour le même.

La voie à suivre

L’Inde a fait de grands progrès dans cet espace, mais pour passer à l’étape suivante, les régulateurs doivent reconnaître la nécessité d’un effort coordonné pour l’élaboration de politiques fintech. Les bacs à sable respectifs devraient englober toutes les catégories de produits et services financiers pour assurer une croissance globale. Nous devrions également envisager un organisme de réglementation des technologies financières (avec la participation de tous les régulateurs) pour superviser cet espace et adopter une approche plus cohérente et nationale.